Peut-on vraiment parler d’un jardin ? A vrai dire il s’agit plutôt d’une grande réserve forestière accolée à la ville de Manaus, avec sur sa limite sud, un petit réseau de sentiers botaniques et des expositions ethnologiques sur les peuples amérindiens. Le trajet en bus pour s’y rendre à partir du centre ville est assez long. Cela prend plus d’une heure car Manaus est immense, mais ça nous permet au moins d’en voir une partie parce que ce n’est pas une ville qu’on parcourt à pied…
La réserve forestière Adolfo Ducke a été créée en 1963 à des fins de recherche scientifique et s’étend sur 10 000 hectares. Le jardin botanique est quant à lui plus récent, créé en 2000, mais de jardin à proprement parler, il ne comporte qu’une collection de palmiers de sous-bois tropical, une « serre » à orchidées et bromeliacées (où plutôt une construction qui s’y apparente parce qu’ici il n’y a évidemment pas besoin de serre tropicale…) et un bassin avec les plantes aquatiques les plus représentées en Amazonie : le nénuphar géant (Victoria regia), la jacinthe d’eau (Eichornia crassipes), la salade d’eau (Pistia stratiotes), et les petites fougères aquatiques (Salvinia sp.)…
Mais le plus intéressant, ce sont bien les petits sentiers qui permettent de voir un peu la forêt… dommage qu’on ne puisse les emprunter qu’en visites guidées payantes en portugais ou en espagnol ! Le guide traduit en espagnol à Wani, qui me traduit…
Les expositions ne sont pas toutes traduites en anglais non plus, mais on n’a pas vraiment besoin d’explications pour comprendre comment fonctionnent les différentes nasses à poissons…
La particularité de la forêt amazonienne est de bénéficier d’une humidité de l’air de 100%, de moins de 3 degrés d’amplitude thermique sur l’année et d’un sol très pauvre. Comme le sol est très mince, les racines des arbres restent en surface, et les arbres s’adaptent pour tenir debout quand même à l’aide de contreforts à la base du tronc, typiques des arbres tropicaux. Un des sentiers passe près d’un des plus grands arbres de la réserve : un angelim-pedra (Dinizia excelsa Ducke) de près de 50 mètres et 500 ans. Comme les arbres sont immenses, on voit surtout la base des troncs…
Il y a aussi des tours d’observation de la canopée, qui sont surtout intéressante le matin et le soir pour observer les oiseaux. Mais comme on ne s’est pas levé à l’aube, on a surtout vu des caciques et leurs nids en forme de goutte pendus en haut des plus grands arbres. On se demande toujours comment ils arrivent à construire ces nids avec un bec et deux pattes…
Vers l'Est jusqu'au Far West 
Une réflexion sur “Jardin botanique de Manaus”