Quelques points techniques…

Un article pour ceux qui se posent des questions sur les aspects logistico-techniques d’un voyage longue durée.

On met de côté le récit, les jolis paysages, les rencontres sympas et les photos qui vont de pair. Les premières questions qu’on nous pose souvent depuis notre retour mais aussi pendant le voyage concernent en général des aspects beaucoup plus terre à terre, comme le financement de notre voyage, les transports utilisés etc…

Commençons par la base : notre budget. Nous ne sommes pas partis avec l’idée en tête de faire du volontariat en cours de route, même si ce n’était pas exclu, mais l’occasion ne s’est pas non plus présentée. Et les visas de courtes durée, notamment en Asie Centrale, ne facilitent pas le volontariat ou le travail.

Nous sommes donc partis sur nos économies, avec un budget journalier moyen de 25€, dont 5€ sont épargnés pour payer les transports exceptionnels (bateaux, avions). Cela fait donc 20€ journaliers à dépenser, chacun. Nous envisagions donc environ 10 000€ par personne pour un an de voyage, budget qu’on a réussi à tenir, non sans mal dans des pays comme le Japon, les Etats-Unis et la France (Guyane) ! Ce budget est assez large dans la majorité des régions traversées (Caucase, Asie centrale, Russie, Amérique centrale, Amérique du Sud), mais il demande beaucoup d’organisation et des concessions dans les pays développés.

Point suivant. On n’a pas pour habitude de faire de la pub pour les banques ni pour les assurances… mais c’est une question essentielle quand on voyage un an, alors on va quand même aborder deux points qui nous ont grandement simplifié la vie.

  • Les assurances spécialisées dans le voyage sont souvent hors de prix (cela peut vite atteindre 500€ à l’année), or il faut savoir qu’avec une assurance classique à la MAIF (responsabilité civile, sans logement ni voiture sur le contrat, 70€/an et ça couvre gratuitement le conjoint), on est assurés tous les deux pendant un an à l’étranger sans frais supplémentaire.  On a alors accès à l’assistance internationale, l’IMA. On est couvert pour tout, y compris pour les activités sportives (mais pas pour les accidents à bord de véhicules que l’on conduirait nous-même). Cette assurance a par exemple été acceptée par les autorités russes qui demandent un certificat lors de la demande de visa. Heureusement pour nous, on ne peut pas attester de la qualité de l’assurance rapatriement…
  • Les frais bancaires aussi peuvent vite atteindre des sommets. On a pour cela ouvert un compte à la banque allemande N26 (alors encore une startup, les contrats ont un peu changé depuis) qui nous a procuré une mastercard gratuite sans aucun frais bancaire. Une appli permet d’activer/désactiver instantanément les retraits à l’étranger, les payements en ligne, on peut modifier à volonté les différents plafonds, etc… et l’on peut voir aussitôt les sommes déboursées en euros, ce qui s’est avéré très pratique. Et l’absence de tout frais de retrait partout dans le monde, c’était juste magique. Par contre, N26 a désormais sa propre licence bancaire et a modifié quelque peu ses contrats. Aux dernières nouvelles, le compte était devenu payant à l’année. A vérifier pour les intéressés.

Pour se déplacer, le mode de transport le plus avantageux est souvent le bus, mais cela varie avec chaque pays. L’auto-stop est pratique partout, souvent payant dans les pays pauvres sans transport en commun où il remplace le bus… En Russie c’est le train, grâce au réseau ferré qui traverse tout le pays et les Républiques du Sud (surtout le Kazakhstan et l’Ouzbékistan). Au Japon, on n’a presque fait que du stop, c’est plus facile que n’importe où dans le monde. Aux Etats-Unis, louer une voiture s’est avéré la meilleure option (le stop est interdit dans certains états comme la Californie), en Amazonie on voyage en bateau, etc etc… On n’a pris l’avion que pour traverser les deux océans, traverser le golfe du Yucatán et en Colombie pour survoler des régions infranchissables au sol.

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Concernant les vaccins, en plus des classiques DTPolio, on a fait ceux de l’hépatite A, fièvre typhoïde, fièvre jaune (obligatoire en Guyane) et rage (pas forcément super utile). On n’a rien pris contre le Paludisme à part de l’anti-moustique correct. Les traitements préventifs et curatifs anti-palu ne nous on pas convaincu compte tenu de leurs effets secondaires. A la limite, un curatif peut être utile vu qu’on ne le prend que si on est infecté. On était en Amérique Centrale, en Colombie, au Brésil le long de l’Amazone et en Guyane. En Guyane, personne n’en prend. Dans d’autres régions du monde, ou plus profondément dans la jungle, ça peut devenir absolument obligatoire !

Concernant le remplissage de notre sac à dos, on peut sans trop se vanter dire qu’on était bien équipés puisqu’on n’a manqué de rien sans que nos sacs soient trop lourds (de 12 à 15 kg, suivant la quantité d’eau et  de nourriture). Voici la liste des affaires pour les heureux intéressés :

Sacs : Sacs à dos 60L Décathlon classiques – Mini sacs à dos pliables 10L (gadget acheté en dernière minute à 2€ et qui nous a servi tout le temps pour aller faire les courses et se balader) – pochette plate à porter sous les habits pour les papiers (précaution sûrement plus contraignante qu’utile, mais bon…)

Camping : Tente Décathlon T2 Ultralight Pro (qui n’est plus en vente, 2kg non-auto-portée (pas pratique) mais qui a vaillamment résisté à tout le voyage sans la moindre infiltration d’eau) – Matelas « auto-gonflants » (Thermarest + kit réparation) : le luxe absolu ! On a mieux dormi en tente avec ces matelas que dans tous les lits de guesthouse du monde (Attention aux kits de réparation, ceux des autres marques de matelas pourraient avoir une colle chimiquement différente, qui ne prend pas sur les Thermarest) – Sac de couchage (un Quechua bleu classique et un duvet Wilsa, un peu mieux pour les nuits à plus de 4000 m) – Drap de soie (super pour les pays chauds et lits de guesthouse de propreté moyenne…) – Hamac + moustiquaire à enfiler à partir de l’Amérique Centrale (hamacs guatémaltèques du marché, très confortables, mais ceux en toile de parachute qu’on achète en Europe sont moins lourds à porter !)

Bouffe : Réchaud gaz + Mini réchaud à alcool de secours + Briquet tempête (Hors service la moitié du temps pour cause de confiscation des bouteilles de gaz à l’aéroport. Évidemment, les bouteilles des différents pays ne sont que rarement du même type… On cuisinait souvent au feu de bois. Le petit réchaud Esbit à sucrette d’alcool solide sauve des vies, ou du moins des petits déjeuners, et ne pèse rien !) – Popote équipée – Filtre à eau céramique (Vario de Katadyn: filtre en fibres de verre + disque de céramique + une cartouche de charbon actif à changer tous les 4 mois d’utilisation) + Gourde adaptée Nalgene – Couteau suisse + couteau normal + planche à découper ultralégère – Barres énergétiques de survie – Sacs poubelle – (Oubliez le tire-bouchon les Français, le vin n’existe pas ailleurs dans le monde !)

Toilette : Serviette et gant microfibre + Savon – Dentifrice + Brosse à dents et à cheveux – Mooncup – Huile essentielle de citronnelle – Un vrai anti-moustique – Crème solaire

Secours/réparations : Trousse de secours – Couverture de survie réutilisable : pratique pour mettre au fond de la tente et isoler – Boussole – Sifflet – Kit couture – Ficelle – Mousquetons…

Administratif : Passeport + copies – Agenda – N°urgences (banques…) – Adresses mails et postales – Carnet vaccinations – Attestation d’assurance

Technologie : Frontale + piles – Appareil photo (à pile pour plus de flexibilité) – Lecteur de carte SD + Carte SD supplémentaire – Smartphone (utile pour de nombreuses applis : banque N26, Mapsme, Googletrad et Whatsapp, pour contacter gratuitement famille ou voyageurs mais aussi les habitants du monde entier qui visiblement l’utilisent tous) – Portable « oldschool » (qui reste chargé plus d’une journée, pour les urgences, le réveil et quand on casse le smartphone) – Liseuse (une seule si on est un couple solide, sinon deux) – Chargeur universel (Cher et gros, on se demande si c’était vraiment utile. Dans chaque grande région du monde, on trouve dans n’importe que échoppe pour moins d’un euro l’adaptateur adapté… Son seul avantage était la double sortie USB pour liseuse et smartphone)

Fringues : Chaussures de marche neuves (elles ont tenu un an et sont décédées) – Claquettes (sans vouloir faire de pub, les Birkenstock ça le fait) – Veste de montagne + Poncho (fait aussi office de bâche) – 2 Pulls ou polaire + 2 Pantalons + Robe ou short + 3 ou 4 T-shirt manches longues et courtes – Pyjama polaire + Chaussettes de ski + Gants + Foulard (= confort pour dormir à – 10°C) – Casquette – Lunettes – Maillot de bain

… et bien sûr, un carnet de voyage !

Sachant qu’on aurait pu faire le même parcours avec seulement une carte de crédit et un passeport, donc tout est relatif.

Pour conclure, voyager à l’époque de la CB, d’internet et du GPS (qu’on n’avait même pas… ça nous apprendra à choisir le smartphone le moins cher) ça devient vraiment facile. Surtout avec des sites comme couchsurfing.com dont on ne s’est pas servi si souvent mais qui nous a permis des rencontres génialissimes !

On a passé un an sans autre encombre que d’être « rackettés » par une compagnie aérienne chinoise qui a annulé nos billets d’avions sans nous prévenir… ChinaSouthernAirlines pour bien la citer ! Comme quoi les déboires ne sont pas toujours là où on les attend…

 

 

 

 

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